lundi 24 décembre 2007

Les flamands roses et le “Woodstock” de Chichen Itza


Un drôle de titre, j’en conviens mais vous comprendrez mieux en lisant le texte. Nous sommes donc partis de Uxmal en direction de Mérida, la capitale du Yucatan. Jadis connu sous le nom de « Ville Blanche » à cause de la couleur de ses maisons, elle a perdu de son cachet avec le temps. Il faut dire que c’est une des plus vieilles villes du Mexique. (1540)

Après un arrêt ravitaillement, on continue au nord vers Progreso pour y passer la nuit. Progreso, c’est le port du nord du Yucatan avec ceci de particulier : il a fallu construire un quai de 6.5 kms pour avoir accès aux eaux profondes. La longue plage de Progreso est donc très attrayante puisque très sécuritaire. Je me suis permis aussi de prendre ma photo à l’endroit où 37 ans plus tôt je regardais la même plage, tout juste derrière la statue du fondateur de la ville, un dénommé Castro. (non, pas Fidel).

L’accueil au terrain de camping, décoré pour les fêtes avec les moyens du bord, fut des plus chaleureux. Petit endroit multicolore sans prétention avec quand même une petite piscine.

Le lendemain, départ vers Célestun, un petit village sur la côte ouest du Yucatan, à 90 kms de Mérida. La route pour s’y rendre est plutôt rectiligne et étroite. Nous sommes dans le Mexique profond. Il n'y a rien pendant des kilomètres. Petit village de pêcheurs, on peut aussi y profiter d’une plage sans fin et surtout, déserte. Mais la principale caractéristique de ce coin de pays, c’est la réserve faunique classée « Parc national » qui s’étend sur une immense lagune. On y retrouve plus de 230 espèces (non, nous ne les avons pas tous vues) dont principalement des hérons blancs, des hérons bleus, des cigognes, des pélicans. Mais on y vient surtout pour la colonie de flamands roses. Par un merveilleux coup de chance, nous avons pu en saisir tout un vol qui arrivait sur le site. Quel plaisir de voir ces oiseaux filiformes voler au-dessus de l’eau. (Cette dernière photo mérite vraiment que vous l’agrandissiez. Simplement cliquez dessus)

Au retour, nous faisons un petit détour pour admirer le « maingrove » et ses énormes nids de termites. On arrête ensuite pour admirer des sources d’eau douce jaillissant du sol et qui donnent des étangs d’une pureté extraordinaire . Un superbe après-midi en compagnie de notre charmant guide.

Le lendemain, visite du site archéologique de Chichen Itza, Même si celui-ci est considéré comme le plus célèbre et le mieux restauré des sites mayas, ce fut une déception. J’avais eu la chance de le visiter deux fois antérieurement, soit en 1970 et en 1974. L’endroit était magnifique, comme planté au milieu de nulle part ce qui lui conférait un côté mystérieux. Aujourd’hui, c’est devenu un « Tourist Trap » qui reçoit chaque jour une quantité industrielle de « gringos » venu de la non moins célèbre station balnéaire de Cancun.. Mon ami Pierre Lefort, aujourd’hui malheureusement disparu, avec qui j’ai visité Chichen Itza en 74, doit se retourner dans sa tombe devant ce qu’il qualifierait lui-même « Woodstock de la quétainerie». Des vendeurs partout, impossible de prendre une photo sans tomber sur des touristes qui se prennent en photos, (et encore une autre avec le petit…) un crieur public qui vous indique la sortie dès 16:30hre, quel gachis. Bon, excusez ma montée de lait…

Je vous donne quand même un petit aperçu de ce site archéologique, un mélange des cultures maya et toltèque: la pyramide centrale du Kukulcan, mieux connu sous le nom de El Castillo, J’ai quand même réussi à la prendre sans touriste mais quelle patience il a fallu. Jadis, l’on pouvait monter les 365 marches pour aller admirer la pyramide intérieure qui renferme un trône en forme de jaguar rouge, aux yeux et taches sertis de jade, mais depuis qu’un imbécile (voilà que je recommence) de touriste s’est tué dans la manœuvre, c’est maintenant interdit.

Ensuite le Temple des guerriers, le groupe des mille colonnes, une Maya prise au hasard, (oups), ou peut-être une Toltèque le Temple des jaguars, le jeu de pelote principal à l’acoustique sidérante,
et pour terminer le « cenote » où se faisaient les sacrifices humains. Il y a bien un spectacle de soirée mais nous avons préféré laisser tomber… et retourner à notre camping très achalandé comme vous pouvez le constater.

Villahermosa



Partis du lac Catemaco, nous nous dirigeons vers Villahermosa où nous avons prévu passer la nuit dans un petit camping situé à l’entrée de la ville. Le hasard en décidera autrement. Sur l’autoroute, nous traversons un magnifique pont à l’architecture vraiment moderne, souligné par une sculpture mettant en relief les travailleurs. Très belle réalisation. Pas de problème pour trouver le camping que nous espérons depuis un bout de temps sachant qu’il y a une piscine sur le site. Mais voilà, suite aux inondations ayant frappé la province de Tabasco, la piscine est inutilisable et le camping non plus. Pas grave, il y en a un autre à la sortie de la ville, un peu loin mais…

C’était sans compter sur un délirant bouchon de circulation dû à un accident. Les mexicains étant au départ indisciplinés sur les routes, ils deviennent carrément dangereux dans ces circonstances. Le moindre espace libre est immédiatement pris d’assaut par ces fous du volant, notre route à deux voies en devient une à trois, voire quatre, et même les véhicules de matières dangereuses y participent. Deux heures pour réussir à faire 6 kms. Il ne reste plus qu’à utiliser la solution d’urgence, passer la nuit dans une station Pemex.

Le lendemain, nous suivons la côte en direction de Campeche. Le décor est très agréable et nous profitons d’un arrêt sur le bord du golfe pour prendre notre repas du midi. On suit toujours le littoral qui nous amène ensuite à Ciudad del Carmen puis à Isla de Aguada où nous attend un magnifique camping avec vue sur la mer. Et nous décidons d’y rester une journée de plus devant la beauté paisible du site.

Après un réveil sous le soleil, la température tourne au vinaigre. Notre journée est à l’eau si l’on peut dire. Vers 16:00 hre, une idée plutôt osée nous passe par le tête. On lève le camp. Sans trop savoir où nous irons dormir, nous prenons la route. Le vent souffle en bourrasques et la mer est très agitée Notre bonne étoile nous accompagne comme d’habitude et nous trouvons à l’entrée de Champoton un Pemex ouvert 24 heures avec un café italien sur le site. Super…

Au réveil, direction Campeche où nous coupons vers l’intérieur des terres. Le site archéologique de Uxmal nous attend. Nous franchissons d’abord la porte du Yucatan, celle-là même que je franchissais il y a 37 ans avec mon ami André Rousseau. Beau souvenir. Quelque peu ralenti par cet accident de la route, nous arrivons à destination juste à temps pour une visite des lieux. En voici quelques extraits : tout à l’entrée, la pyramide du temple du devin avec ces coins arrondis, une particularité Maya, le pigeonnier, la grande pyramide, et le quadrilatère des nonnes où le soir nous irons voir le spectacle « son et lumière ». Nous couchons sur place et, au maatin, nous visitons le petit muséedu site où nous retrouvons en autre la « tortuga » très souvent représentée dans l’art maya parce qu’elle symbolise la pluie. En terminant, Il faut mentionner que les mayas, un peuple très évolué pour l'époque, avaient mis au point un système d’aqueduc pour contrer le manque d’eau potable. Ils utilisaient ainsi des citernes (chultunes) et des dépressions de terrains (aguadas) pour recueillir l’eau de pluie.

mardi 18 décembre 2007

Le lac Catemaco


Le planning prévoyait une journée de route direction Villahermosa. Après lecture et consultation, un détour vers la région du lac Catémaco, à mi-chemin vers notre destination finale, fut mis au programme. Le lac est situé en terrain montagneux, au sud de Veracruz, dans la partie la plus au sud du golfe du Mexique. La température y est plus fraîche surtout la nuit. Il y pleut plus abondamment et, évidemment, la végétation est plus luxuriante. On parle de « rain forest » mais cela me semble quelque peu exagéré.

Le trajet donna lieu à de magnifiques paysages montagneux donc un endroit en particulier attira notre attention. Un pan de montagne aux couleurs allant du rose aux différentes teintes de vert, absolument magnifique. Notons aussi au passage ce courageux cycliste venu traverser la région. (revu plus tard à Uxmal, 500kms plus loin....)

Nous sommes le 12 décembre et au Mexique, c’est l’importante fête de la Vierge de la Guadelupe. Chaque village organise son défilé et nous y avons eu droit au Lac Catemaco. Le degré d’imagination des participants est vraiment sans borne , à preuve cette photo de la vierge qui passait à celle du pape dépendant de quelle angle on regardait l’image. Du grand art…C’est aussi une fête pour les enfants qui y participent souvent costumés. On y trouva un camping pas si mal quoique cher compte tenu des services. Le lac lui-même est magnifique et est visible sur l’avenue de la « malecon ».

Insatisfait de notre camping, nous décidons de chercher plus loin. Excellente idée puisque nous trouvons l’hôtel Playa Azul, un complexe hôtelier qui accepte les véhicules récréatifs dans un stationnement créé à cet effet. Un prix imbattable de 100 Pesos (10.00$) pour un site magnifique avec piscine, dans un décor créatif avec le lac Catémaco comme fond de toile et en prime, internet sans fil.

Sur la suggestion du personnel de l’hôtel, d’une extrême gentillesse, nous partons visiter les chutes « Salto de Eyiplanta » à environ 12 kms environ. Tout au bout d’une petite route, nous sommes accueillis par, selon les habitudes, une foule de quémandeurs de toutes sortes. Souvenirs, restaurants, guides, surveillants, tout y passe, gentiment cependant, il est important de le mentionner. Il faut savoir que nous sommes les seuls touristes étrangers dans le coin. Rien de nouveau dans notre cas. Un petit bonhomme de neuf ans, Juan, plus tenace que les autres, nous servira de guide. Le déplacement en valait la peine : végétation dense, chutes impressionnantes au débit d’eau plutôt volumineux, aménagement de bon goût, vue panoramique, bref, un endroit très intéressant.

A notre retour au camping, nous avons eu la surprise d’apercevoir ce drôle d’autobus identifié « Alemania ». Il s’agit en fait d’un genre de motorisé pour touristes de groupe.

En prenant mes renseignements, j’ai appris que 23 personnes venant d’Allemagne et d’Autriche prenaient place à l’intérieur, en plus d’un guide et d’un chauffeur. Si la partie avant est tout à fait conforme aux autobus ordinaires, sauf la partie basse qui sert en fait la cuisine, la partie arrière est unique. Composée de 25 couchettes d’environ 60cm de hauteur par 70cm de largeur sur une longueur de 2 mètres, en plus d’une salle de toilette, c’est le dortoir. Claustrophobes s’abstenir même si les gens semblent s’y accommoder plutôt bien. De l’autre côté, on retrouve la rampe d’accès au dortoir et l’abri de la salle à dîner. Un concept unique, ma t’ont dit. Et ces joyeux voyageurs européens, arrivés par avion à Mexico, étaient partis pour 5 semaines, direction Panama. A destination, c’est le retour en avion au bercail. Ils seront remplacés par un autre contingent de touristes arrivés sur place qui referont la route inverse, direction Mexico, rentabilité oblige. Quelqu’un d’intéressé? Ah oui! En Europe, vous pouvez utiliser le même système pour aller, par exemple, en Inde ou en Chine.

Et l’on vous laisse sur cette imagine de fleurs, impatients et oreilles d’éléphant, poussant à l’état sauvage.