Le séjour au nord de la Floride, comme vous l’avez probablement lu, ne répondait pas vraiment à nos attentes. Plutôt froid pour ne pas dire glacial avec ce vent du nord venu du Québec (pas par jalousie, j’espère), bref rien pour nous réchauffer, au propre comme au figuré. Fin novembre, cela nous semblait anormal comme température. Une décision s’imposait donc, la fuite effrénée vers la chaleur, i.e., le Mexique. Bien sûr, le lendemain de notre décision de partir, voilà que le soleil se pointe au St-Andrews State Park, probablement pour se faire pardonner. Cette pointe de chaleur, est-ce utile de le dire, fut accueillie avec une joie manifeste mais ne changea pas notre décision. Tout au plus, elle incita Christiane à se procurer de nouvelles lunettes de soleil pour chevaucher notre Harley 125.
Avouez que ça lui donne un look d’enfer, genre Hell’s Angels peut-être?
Pendant les trois jours suivants, ce fut le menu normal des jours de transition : route, repas, dodo, et cela jusqu’à Brownsville, Texas. Une petite journée de repos (un bien grand mot dans les circonstances) pour préparer la traversée de la frontière mexicaine, dans un camping, ma foi, plutôt bien. Et ce matin, lundi 3 décembre, le Mexique.
Traverser « in magnana country » comme disent les États-Uniens, c’est toujours un peu beaucoup folklorique. Cette fois-ci, nous avons appris que nous pouvons nous prévaloir du fait que nous avions, selon les termes mexicains, un véhicule du type « van conversion » ce qui nous donnait droit à un permis d’importation de véhicule valide pour les dix prochaines années. Le Grand Bleu était bien content comme dirait la madame de chez Wal Mart mais se demandait quand même pourquoi lors du dernier voyage, personne ne lui avait mentionné cette option. Donc après presqu’une heure passée aux services des douanes, nous revoilà au Mexique, direction Ciudad Victoria.
Premier arrêt donc dans un camping correct, si l’on fait exception des toilettes et douches, typiquement mexicaines donc …Le décor est plutôt gratifiant et laisse notre grande voyageuse rêveuse.
Bien sûr, comme nous sommes aux Estados Unidos Mexicanos, les tables de pique-nique ne sont pas légion. Il faut donc faire avec. Les propriétaires ont aussi fait un effort de décoration et on poussé l’audace jusqu’ à bâtir une maquette d’une des pyramides. Cependant l’histoire ne dit pas si c’est une copie de Uxmal, Chitchen Itza, Tulum, Palenque ou Teotihuacan.
Le lendemain, départ vers Tampico. Rien de vraiment important à déclarer durant la première partie du trajet sinon ce mont, en plein milieu de nulle part et un peu perdu dans le brouillard. Le livre de bord nous suggérait de prendre une route qui devait nous éviter de traverser Tampico mais ce fut un genre de cauchemar. Des nids de poules à faire pâlir le maire de Montréal, en fait, je dirais des nids de dindes, une quantité industrielle de ces fameux « topes », ces dos d’ânes typiques du Mexique, des semi-remorques bloquant la circulation, une erreur dans la route à suivre et pour ajouter l’injures à l’insulte, deux postes de péages. Que de temps perdu… On décide donc de continuer pour reprendre un peu de temps mais là, c’est la qualité de la chaussée qui nous ralentit : on doit zigzaguer pour éviter les trous quand ce n’est pas la chaussée elle-même qui est complètement déformée.
Même à Baja l’an passé, nous avions pas vu ce genre de route. On finit par trouver un motel et on demande au proprio (en fait, c’était seulement un employé ce Ramon, nous l’apprendrons le lendemain) si l’on peut se stationner sur le terrain. Pas de problème (le pourboire aidant).
Sauf que vers 5:30AM, on cogne sur le Grand Bleu. Réveil brutal et inquiétant dans un premier temps. Mais ce ne sont que les employés du motel qui désirent savoir qu’est-ce que l’on fait là. Ramon, le supposé proprio, n’avait averti personne de notre entente. Comme dit Charlebois, Ramon va trouver ça moins le fun et il y aura sûrement une grande « revolucion » à son retour au travail.
On reprend donc la Mex 180, toujours aussi gruyère, pour se rendre au site archéologique de El Tajin, situé près de la ville de Paplanta, là d’où nous viennent les « voladores » ces indiens Totomac que l’on peut voir un peu partout au Mexique. En arrivant sur le site, des gens étaient en train de poser des banderoles qui traversaient la rue. Certaines de ses banderoles, tous reliées ensemble, étaient par terre. On nous fit quand même signe de passer si bien que le Grand Bleu se retrouva complètement enveloppé. Panique du côté des mexicains. Tout le monde y va avec sa solution. En fait, plus de peur que de mal et finalement on s’en tire avec des sourires partout.
Comme tout endroit touristique, l’arrivée d’un « client » amène la horde des vendeurs du temple : chapeaux, menus de restaurants, appareils photos, vêtements, et ici de la vanille, la spécialité du coin. Tous sont émerveillés par le Grand Bleu. On les invite donc à y entrer. Et tout le monde s’en retourne content même s’ils n’ont rien vendu.
L’endroit est vraiment très beau, le tout dans un décor splendide. Comme vous pouvez le voir sur la maquette et sur le panonceau explicatif,
le site est immense. Sans entrer dans les détails, en voici quelques images :
Jugo de pelota de Los Serpentes
Pyramide de Los Chicos avec ses 365 marches représentant les jours de l’année
Le terrain est montagneux ce qui permet à un moment donné d’avoir une vue d’ensemble de l’endroit et très bien entretenu avec ses nombreuses fleurs qui ne sont pas sans rappeler d'autres pays.
Un beau moment.
1 commentaire:
Salut Christiane et Patrick,
C'est toujours avec beaucoup d'intérêt que nous lisons votre blog. Que faites-vous depuis janvier le 21, plus de nouvelles de vous deux. Nous sommes à Oaxaca depuis hier, y demeurerons une bonne semaine pour visiter la ville et ses trésors. Sommes au camping San Felipe, en montagne, fait pour des petits véhicules comme des West et peut-être des New West...c'est très agréable et les nuits sont fraîches. Nous ne connaissons pas encore notre prochaine destination. A date, avons longé la côte Pacifique, de Tepique jusqu'à Puerto Angel. Sommes partis de Montréal le 19 décembre, entrés au Mexique le 25 décembre. A date, très heureux de notre expérience. Au départ, devions aller à Baja mais seuls les fous ne changeant pas d'idée, nous en sommes ici ! Avons hâte d'avoir de vos nouvelles et souhaitons que nos chemins puissent se croiser, sait-on jamais!
Nicole et Yan
de Rosemère
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